L’objectif de notre étude est avant tout de faire le point de la situation, au cœur même de l’actualité, en s’attachant à la perspective des droits de l’enfant et des droits de l’homme, et en réfléchissant aux implications –le plus souvent multidisciplinaires- de l’adoption. Nous souhaitons pouvoir donner une « photographie sur le vif » de la nouvelle législation applicable en Communauté française et, éventuellement, émettre certaines critiques.
Conscients des avancées indéniables du processus de l’adoption sur le terrain des droits de l’homme et des droits de l’enfant depuis le début du XXième siècle (voir plus bas), nous nous demandons si, en Belgique et en Communauté française en particulier, on ne pourrait pas faire quelques pas de plus…
Dans quelle mesure tient-on réellement compte, aujourd’hui et en Communauté française, des différents acteurs du processus de l’adoption, et en particulier de l’enfant ? Parce que le vécu des parents (d’origine et adoptants) influe sur l’enfant jusqu’au plus profond de lui-même, il faudra aussi se poser la question du respect des droits des parents porteurs d’un projet d’adoption (placer en adoption pour les uns, recevoir en adoption pour les autres).
Notre fil rouge, nous l’avons dit, se présente sous la forme d’une question : la législation en Communauté française en matière d’adoption d’enfants a-t-elle été humanisée ? Cette interrogation nous paraît d’autant plus importante que le processus stricto sensu de l’adoption est au cœur de multiples préoccupations humaines, et qu’il présente des ramifications dans de nombreuses sciences de l’homme.
Pour pouvoir répondre à cette question, il nous a d’emblée semblé nécessaire de ne pas nous en tenir à la seule lecture juridique de l’adoption. C’est la raison pour laquelle nous avons choisi de replacer le processus également dans son contexte psychologique, sociologique et philosophique.