La décision du gouvernement de priver de liberté des enfants, par définition vulnérables, sur base d’un statut dont ils ne sont aucunement responsables, est inacceptable. Les prétendues « conditions adaptées aux enfants » de ces « unités familiales » ne peuvent en aucun cas justifier une telle violation des droits de l’enfant. Les balançoires et le toboggan, les banderoles représentant des champs… ne font pas oublier les grillages et les caméras de surveillance qui les entourent, ni le bruit assourdissant des avions qui atterrissent à quelques mètres de là.
En tant qu’association de défense des droits de l’enfant, la Coordination des ONG pour les droits de l’enfant (CODE) ne peut accepter un tel retour en arrière et s’oppose fermement à la détention d’enfants et de leurs familles en centre fermé. La CODE fait partie des signataires de la campagne « On n’enferme pas un enfant. Point » portée par la Plate-forme Mineurs en exil (dont la CODE est membre) et par UNICEF Belgique (membre de la CODE). Elle est, par ailleurs, une des seize parties requérantes au recours devant le Conseil d’État qui vise la suspension et l’annulation de l’arrêté royal du 22 juillet 2018 qui règle les conditions d’enfermement des familles en séjour irrégulier.
Vu la gravité de la situation et parce que la CODE a plusieurs fois été sollicitée par différents acteurs et citoyens pour faire connaître son avis sur la détention d’enfants pour des raisons migratoires et ainsi expliquer les raisons pour lesquelles il est nécessaire que la loi prévoie une interdiction totale de cette pratique, la CODE a jugé utile de rappeler ici son point de vue. Au travers de la présente analyse nous expliquons les violations des droits de l’enfant qu’engendre la détention en centre fermé ainsi que les conséquences dramatiques que celle-ci peut avoir sur les enfants. Nous insistons, par ailleurs, sur la nécessité d’investir dans des alternatives à la détention qui soient humaines et respectueuses des droits de l’enfant.