Depuis quelques années, les initiatives visant à généraliser l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle (EVRAS) à l’école se multiplient. Toutefois, on remarque qu’en pratique l’EVRAS a du mal à se mettre en place au sein des établissements scolaires et que les jeunes restent sous et/ou més-informés dans ce domaine.
En ce qui concerne les écoles, qui se doivent désormais de proposer des modules d’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle, des disparités perdurent : celles-ci concernent à la fois les thématiques abordées, le temps octroyé à ces initiatives, les intervenants, leur formation, etc. Une étude a également montré que ces animations étaient moins présentes au sein de l’enseignement professionnel, technique et artistique alors que d’autres études indiquent que les jeunes qui y étudient ont plus tendance à avoir une sexualité précoce et à s’exposer aux risques. On peut donc relever une discrimination en matière d’accès à l’information.
En ce qui concerne les jeunes, dans une enquête de 2010, le Conseil de la jeunesse, membre de la CODE, relevait leur manque de connaissances quant aux différentes méthodes de contraception et à leur utilisation. Ce manque d’information serait notamment dû au fait que de nombreux parents n’abordent pas, insuffisamment ou tardivement, les questions de la vie affective et sexuelle et ce, pour différentes raisons qui peuvent être liées à leur religion, leur culture mais aussi à un dialogue insuffisant avec leurs enfants. Par ailleurs, une récente étude indique que 8 adolescents sur 10, au-delà de 16 ans, sont en contact régulier avec la pornographie. Dans un contexte où le matériel pornographique se caractérise par sa grande accessibilité, transmettre une information adéquate et de qualité au sujet de la vie relationnelle, affective et sexuelle s’avère capital.
Ces dernières années, le législateur a adopté diverses mesures visant à promouvoir l’EVRAS. Un nouveau décret relatif aux centres et aux fédérations de planning et de consultation familiale et conjugale a été voté le 23 janvier 2014. Il a notamment pour objectif de soutenir l’EVRAS au sein des établissements scolaires.
Compte tenu de l’importance de l’éducation affective et sexuelle en matière de construction de soi, de santé et de citoyenneté responsable, la CODE a souhaité faire le point sur la question. Dans un premier temps, cette analyse définit tout d’abord ce que constitue l’EVRAS, puis fait le point sur le cadre légal en Fédération Wallonie-Bruxelles ; ensuite, elle examine en quoi l’école est le lieu adéquat pour aborder cette éducation.